Elle a les seins caramel, 

et des grands yeux ou mille pensées dansent en colimaçon. 

Elle ose venir se risquer seule sur la cordillère de mes vertiges. 

Sur le lit mutilé de nos enfances

nous allons fêter dans les spasmes, les cris et les érections

la faim inassouvie que l'univers a inscrit dans nos corps.

Et que chante toutes les nuits la conque ouverte de son con. 

Sa peau douce lui fait un vêtement du Carmel

Car elle vient aussi expier dans le vice et l'outrance

Et se donner par tous ses orifices et tout son être

en offrande enamourée à son Maître.

Dans un abandon ou tout se mêle, sperme et salive

bâillonnée, giflée, attachée au mât de son audace

elle offre son calice anal sur l'autel de nos pâmoisons.

Elle vient éprouver la braise salvatrice du plaisir châtié 

et s'offrir à lui en esclave implorante et avide de sévices   

sur la voie consentie et dépravée de son humiliation. 

Car nous voulons extraire une à une les épines de souffrance 

qui encombre nos êtres affamés de beauté.

Et renaître elle et moi envers et contre tout, 

renaître avec ma servante

dans la nuptialité de nos rires et couleurs partagées.